Le Bruit Du Monde
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Comment une petite dizaine d'individus du monde entier se sont-ils retrouvés à l'intérieur d'un minibus aux confins du Mexique, sur des routes brinquebalantes, en compagnie d'un chaman ?
S'ils semblent tous captivés par ce rocher blanc auquel la tribu locale des Wixarikas attribue l'origine du monde, l'une d'entre eux, écrivaine, tente de prendre soin de sa fille, tout en réfléchissant à la course du monde et à l'écriture de son prochain roman. Autour de ce rocher se sont déroulées d'autres histoires qui pourraient bien l'inspirer...
En remontant le fil du temps, Anna Hope décrit les rêves et la folie qui ont animé les hommes dans leur entreprise de conquête. Elle s'attache pour cela à quelques personnages, à leurs contradictions et en s'appuyant sur l'intensité dramatique de chaque existence, compose un roman d'une puissance irrésistible. -
PRIX ANDRÉ MALRAUX 2023 Nous nous retrouvons tous dans ce texte, vivant, sensible et contemporain. Parce que chacun cherche sa Tasmanie : un endroit où, tout simplement, il est possible d'être sauvé.
Un grand roman sur notre époque.
Paris, novembre 2015. Le narrateur, écrivain et journaliste, est venu couvrir un sommet sur le climat, quelques jours seulement après les attentats. Une situation de crise qui fait écho à celle qu'il traverse avec sa compagne, Lorenza. Avec une désinvolture vivifiante, il s'entoure de personnages atypiques qui apportent, chacun à sa façon, du sens à son univers : un jeune physicien aventurier, un climatologue spécialiste des nuages, une reporter haute en couleurs et un prêtre qui a rencontré la femme de sa vie.
Intime et universel, Tasmania est un roman sur le présent et sur l'avenir. L'avenir que nous craignons et celui que nous désirons, celui que nous n'aurons pas et celui que nous construisons. Il nous rappelle que chacun peut trouver sa Tasmanie, un espace où écrire son avenir. -
Maîtrisant à la perfection l'humour décalé et la mauvaise foi assumée, Stine Pilgaard signe encore une fois un roman hilarant. Tranche de vie d'une jeune femme qui met en scène ses échecs, ses relations et ses rêves les plus fous.
Les monologues d'un hippocampe, c'est l'histoire d'une jeune femme qui n'arrive pas à se remettre d'un chagrin d'amour. Qui n'arrive jamais à se remettre de ses chagrins d'amour. Quand sa petite amie la quitte, elle trouve refuge chez son père, un pasteur fan de Pink Floyd, tandis qu'elle tente d'échapper aux appels de sa mère et à ses dictons. Cherchant de l'aide auprès de son médecin, elle tente de digérer ses explications scientifiques et de ne pas tomber amoureuse de lui. Mulle, sa meilleure amie, est peut-être celle qui la comprend le mieux, même si sa thérapie consiste surtout à l'emmener boire des bières...
Dans ce roman où les éclats de rire sont suivis de véritables coups au coeur, Stine Pilgaard démontre une nouvelle fois que l'humour est le meilleur allié du désespoir. -
Un récit bouleversant, intime et universel, délicat et puissant. Il nous emporte dans un voyage intérieur qui vient chambouler nos certitudes.
En affirmant que sa vie ressemble à la nôtre, Jan Grue nous invite à partager le monde tel qu'il le vit et le voit, depuis un fauteuil roulant...
Sa vie ressemble à la nôtre - sauf qu'il est atteint d'une maladie neuromusculaire rare. Cela pourrait ne rien changer, et pourtant cela change tout. Parce que le monde tel qu'il le vit depuis son fauteuil roulant est si différent du nôtre. Avec une sincérité et une sobriété bouleversantes, Jan Grue nous livre ses souvenirs comme autant de facettes de son identité : de son enfance en Norvège à ses années d'études en Russie, aux Pays-Bas et en Californie, il retrace les défis, les défaites et les victoires de son quotidien. Au fil de sa mémoire, il remonte jusqu'au temps de sa rencontre avec Ida, qui deviendra sa femme, et la naissance de leur fils, Alexander.
Mêlant habilement archives médicales et références culturelles, Jan Grue interroge notre rapport au corps et au monde. Son récit défie toute définition : c'est une histoire de soi, c'est une histoire d'amour, c'est une histoire du deuil du corps qu'il aurait pu avoir, et de l'acceptation de celui qu'il a. -
Le pays des phrases courtes, c'est une région rurale à l'ouest du Danemark. L'héroïne, tout juste arrivée de Copenhague, s'y installe et tente de trouver de nouveaux repères dans une communauté isolée... Un roman où l'on navigue entre humour irrésistible et justesse implacable sur les relations sociales.
L'héroïne et narratrice de ce roman s'installe dans le Jutland après avoir longtemps vécu à Copenhague. Elle doit trouver de nouveaux repères dans cette communauté isolée, se faire une place au sein de l'environnement déconcertant de l'école où son compagnon enseigne la créativité à de jeunes bacheliers, et tenter de comprendre le langage et les modes de conversation impénétrables de la population locale. Pour couronner le tout, elle doit assumer son rôle de mère de nouveau-né et la rubrique de conseils aux lecteurs qu'elle tient pour un magazine.
Dans ce roman brillant et hilarant, Stine Pilgaard évoque l'aventure en terre inconnue des néoruraux, les relations humaines, les dilemmes et les chemins de traverse des relations sociales. -
Prix Alain Spiess du deuxième roman 2022 Jeune servante dans la ville d'Itsandra, aux Comores, Gaillard grandit sous la protection de deux figures parentales : son maître, qui lui enseigne le Coran, et sa mère adoptive, qui lui conte les légendes héritées de ses ancêtres esclaves venus de l'autre côté de la mer. Un jour, dans le bois d'Ahmad, Gaillard rencontre Halima, jeune fille bien née qui tente d'échapper à un mariage forcé. Elles deviennent amies, au point qu'avant de rentrer se soumettre à la volonté paternelle, Halima confi e à Gaillard un petit objet qu'elle devra conserver sans jamais le montrer.
Dix ans plus tard, alors que Gaillard a subi une terrible mutilation, les destins des jeunes femmes se croisent à nouveau. Halima révèle les secrets du précieux objet : il renferme un savoir enfoui dans la mémoire du monde et détient le pouvoir de les faire voyager à travers l'espace et le temps, en quête de ce qu'elles sont vraiment. -
Sous un ciel aussi superbe que toxique, Mona se fraie un chemin parmi les décombres des rues désertes. Elle se rend à son bureau où l'attend la somme de ses rêves et de ses frustrations. Si la peur et la violence rodent dans cet espace urbain attaqué de toute part, la révolte et la réjouissante folie libératrice d'une femme pourraient peut-être encore réveiller l'élan du collectif et changer le cours d'une histoire qui semble s'acharner à toujours tendre vers le pire...
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Du début des années 1970 à la fin des années 1980, Narval travaille aux Chantiers navals de La Seyne-sur-Mer. Ce temps restera celui de sa jeunesse et de la construction de son identité ouvrière. Quand se répand le bruit de la fermeture des Chantiers pour des raisons économiques, ses camarades et lui entrent en lutte, sans cesser de pratiquer leur métier avec la même application, tandis que l'amiante empoisonne lentement leur corps.
Dans un subtil mélange de lyrisme et de sobriété, Christian Astolfi compose la chronique d'une existence qui traverse l'évolution politique et sociale de la France de l'époque, tout en révélant les désirs et les peines d'un homme habité par les rêves d'un père qui aura voué sa vie à ce monde emporté.
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Au début des années 1990, Emily quitte le Minnesota pour s'installer à Bordeaux. Sur les bancs de l'université, elle rencontre Daniel Atlas, un Juif algérien dont elle tombe amoureuse. Il n'est encore qu'un jeune dandy lorsque la guerre civile déchire son pays, l'obligeant à quitter Emily et la France.
De retour à El Biar, le quartier de son enfance, Daniel retrouve ses parents isolés et menacés. Cette illustre famille de commerçants, qui a connu l'Algérie colonisée puis indépendante, a choisi de rester sur cette terre envers et contre tout. Bien des années plus tard, Becca, une jeune Américaine, fera elle aussi le voyage jusqu'à Alger pour mieux comprendre leur lignée.
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Quand on parle de polar norvégien, on pense immédiatement à Jo Nesbo, le petit blond qui trust le genre depuis des années du côté d'Oslo. Aslak Nore, un compatriote installé à Marseille vient pourtant lui damer le pion. Karen Lajon - Le JDD II s'appelle Aslak Nore et c'est sans doute la nouvelle grande star du polar scandinave. Olivier Mony - Sud Ouest La matriarche d'une riche dynastie norvégienne se suicide sur le domaine familial. Elle laisse derrière elle le mystère d'un testament disparu et un manuscrit, seule trace d'un drame familial : une catastrophe maritime durant la deuxième guerre mondiale dans laquelle son mari et des centaines de personnes ont perdu la vie. Sa petite-fille se lance à la recherche de ce testament. Aidée par un journaliste, ancien agent des services du renseignement qui a ses propres motivations, elle se retrouve plongée dans le passé labyrinthique de la famille. Une histoire sombre et hantée de secrets, de trahisons et d'amours vouées à l'échec.
Le cimetière de la mer est une fresque sociale, une saga familiale et un drame sur le pouvoir et l'héritage inspiré à la fois des grands récits du XIXème siècle et des séries télévisées d'aujourd'hui. -
Kailegh a appartenu à la cohorte de modérateurs de contenu chargés de veiller sur les images et les textes qui circulent sur le web. Sur un ton froid et désabusé, la jeune femme répond par courrier interposé à l'avocat qui lui a proposé de participer à une action collective contre la plateforme Internet qui l'employait. En dépit de la somme de vidéos barbares et de commentaires haineux qui lui a été infligée le temps de ce travail précaire, elle refuse de se joindre à ses anciens collègues, mais souhaite raconter ce qui l'a personnellement traumatisée sur les lieux de ce travail. Commence alors le récit du quotidien éreintant de ces nettoyeurs du web, de l'indifférence avec laquelle ils se protègent jusqu'aux cauchemars qui les hantent. Le jour où apparaît la séduisante Sigrid, venue travailler avec eux, Kailegh semble perdre ses moyens.
Que peut devenir une relation entre deux êtres au sein d'un univers où l'intimité est quotidiennement malmenée ? Telle est la question que pose Hannah Bervoets avec acuité, le temps d'un récit à la tension irrésistible.
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À l'été 2018, Lisa se présente au poste-frontière entre l'Ukraine et la république séparatiste de Lougansk. Chargée par sa grand-mère, native de la région, de rapporter un foulard brodé sur la tombe de son oncle Kolya, la jeune femme rejoint la longue file d'attente de ceux qui veulent traverser, mais elle est refoulée et opte pour un itinéraire périlleux à travers les champs de mines. Une explosion la précipite alors dans le palais des Cosaques perdus, un purgatoire imaginaire construit à l'image du mythique palais des soviets. Lisa y rencontre son arrière-grand-père Nikolaï, mort en 1953. À mesure qu'ils avancent d'étage en étage, ils remontent le fil d'une longue histoire de famille tourmentée.
À travers le portrait bouleversant des Krasnov, c'est le destin d'un pays, l'Ukraine, que retrace Le palais des Cosaques perdus... -
Ciudad Juárez, située à la frontière entre les États-Unis et le Mexique, est connue pour être l'une des villes les plus dangereuses de la planète, en particulier pour les femmes. Elle est aussi célèbre pour sa décharge qui abrite des centaines d'habitants et une économie parallèle. À travers trois voix de femmes qui s'élèvent de ce territoire, c'est tout un monde qui nous est raconté. Une adolescente née dans la décharge, une patronne de maison close qui ne rêve que de s'en extirper et une scientifique américaine qui vient étudier les effets de cet environnement sur ses habitants. Poubelle entrelace les destins de ces femmes que seule la solidarité pourra sauver.
Tantôt tendre et poétique, tantôt bouleversant, ce texte explore une réalité inconcevable, à hauteur d'êtres humains inoubliables. -
L'histoire racontée dans ce roman est parfaitement invraisemblable. Et pourtant, elle s'est produite.
Comment une sculpture pesant près de trente-huit tonnes, signée par l'un des artistes les plus célèbres de la planète, a-t-elle pu disparaitre du musée Reina Sofía à Madrid ? Commandée en 1986 à Richard Serra, cette oeuvre monumentale a immédiatement été érigée au rang de chef-d'oeuvre avant d'être placée quatre ans plus tard, par manque de place, dans un entrepôt. Et quand on décide en 2005 de s'intéresser de nouveau à elle, elle a disparu...
C'est par la fiction que Juan Tallón décide d'élucider un mystère qui reste à ce jour entier. En donnant voix à près de soixante-dix protagonistes, célèbres ou anonymes mais tous liés d'une manière ou d'une autre à l'étrange disparition, il mène l'enquête. Au rythme d'un thriller enlevé, Chef-d'oeuvre reconstruit une folle affaire qui démontre la puissance narrative et politique de l'art contemporain. -
Après Céleste explore les sentiers du deuil, de l'amitié, de la mémoire et, surtout, de la guérison.
Un texte sur un sujet grave, tout en douceur et en nuances, où la magie opère dès les premières phrases...
Finaliste du prix des libraires du Québec.
Laissant derrière elle son compagnon, la trentenaire Dolorès se réfugie dans le village et la maison de son enfance, dans le nord du Québec, pour soigner en toute solitude le chagrin qui a suivi l'interruption non volontaire d'une nouvelle grossesse. Mais, juste à côté, une voisine immobilisée par une jambe cassée ne refuserait pas un peu d'aide et de compagnie. Et en face, une fillette qui s'ennuie voit dans cette arrivée une joyeuse occasion de distraction.
Peu à peu, Dolorès se laisse réchauffer par la gentillesse de l'une et l'espièglerie de l'autre. Quand un oiseau blessé apparaît dans la maison, c'est comme si la forêt environnante s'efforçait elle aussi de la réconforter... -
Un voyage irrésistible au coeur du Sri Lanka d'aujourd'hui, de sa violence et de ses beautés, en compagnie d'une jeunesse partagée entre son désir de vivre et son devoir de mémoire.
De retour à Colombo, au Sri Lanka, après avoir étudié à New Delhi, le jeune Krishan tente d'aider les habitants de son pays traumatisé par la guerre civile en travaillant pour une ONG locale. Conscient des effets limités de son action, il décide de se rendre tout au nord de l'île pour rendre hommage à Rani, la femme qui prenait soin de sa grand-mère depuis deux ans et que l'on vient de retrouver morte au fond d'un puits. Une fin tragique et énigmatique pour celle qui ne s'était jamais remise de la disparition brutale de ses deux fils. Hanté par ce personnage, Krishan est également poursuivi par le souvenir d'Anjum, la jeune femme avec laquelle il a vécu un amour passionné, et qui a repris contact avec lui le jour de l'annonce de la mort de Rani. Dans un phrasé ample qui agence à la perfection considérations sensibles et philosophiques, Anuk Arudpragasam brosse le portrait d'une jeunesse tiraillée entre son désir de vivre, son devoir de mémoire et la nécessité de la révolte. -
Londres, fin des années 1990. Stan, jeune compositeur français talentueux, est invité à composer la musique d'une adaptation théâtrale du Portrait de Dorian Gray. La pièce ne sera jamais montée, mais Stan y aura rencontré Liv, l'amour de sa vie avec qui il aura une petite fille, Lisa.
Paris, quartier de la Mouzaïa, aujourd'hui. Depuis la disparition de Liv, Stan s'est installé au Terrier, la maison léguée par sa tante. Il partage désormais sa vie avec Babette, maître nageuse et mère d'un fils de l'âge de Lisa, et Laïvely, un appareil de domotique doté de la voix de Liv qu'il a passé des nuits entières à construire après sa mort.
Le silence laisse peu à peu place aux bruits, parfois même à un éclat de rire, mais au fond du Terrier, les lignes entre souvenirs et réalité s'estompent peu à peu... -
Moscou, 1922 : le tsar a été chassé, les bolcheviks ont pris le pouvoir et le scientifique progressiste Ilya Ivanov n'a qu'un rêve : engendrer faire naître une créature hybride, mi-homme, mi-singe.
New York, 1994 : alors que l'épidémie de SIDA est à son comble, la ville est infestée de punaises de lit et le jeune Felix van der Elsken arrive dans la ville pour devenir celui qu'il a toujours voulu être. Felix ne parvient pas à trouver sa place, jusqu'à ce qu'il rencontre la virologue Helena Frank.
Elle fait des recherches sur les origines du virus VIH et est obsédée par les célèbres fameuses expériences de croisement d'Ivanov. Felix, à son tour, est fasciné par Helena et sa jeune assistante, Lois, et se retrouve pris dans un dangereux triangle amoureux : qu'est-ce qu'attend Helena attend de lui, qu'attend-il vraiment d'elle ? Et quel secret unit les deux femmes cachent-elles ? -
C'est un clan d'humains. Ils chassent et cueillent, ils naissent et meurent, ils habitent des tentes de peau, ils peignent sur la paroi des grottes, ils perpétuent les légendes de leurs déesses et dansent autour du feu les soirs de fête. Leur univers est une forêt nourricière et, hormis les grands froids ou la maladie, ils n'ont à redouter que la Bête, qui rôde aux abords d'infranchissables Confins. Ils ignorent qu'un tout autre monde existe au-delà.
Cet autre monde, c'est le nôtre ou presque, couvert de villes grises de pollution et peuplé de Sapiens dont quelques-uns vont bientôt rencontrer leurs lointains cousins du clan Neanderthal...
Porté par un redoutable sens du suspense, Demain les ombres est un grand roman d'évasion nourri de considérations éthiques sur notre rapport à la nature, au divertissement, à l'autre, à la vie. -
Une femme écrit à sa fille, dont la garde lui a été enlevée. Sa longue lettre revient sur les fragilités et les traumatismes qui ont conduit à ce déchirement, mais aussi sur les déterminismes familiaux, sociaux et historiques qui ont conditionné leur existence à toutes deux. Face à la désolation d'un quotidien misérable, face à la violence de l'addiction, se dresse le rempart d'amour absolu qu'une mère a érigé pour sa fille, quitte à la perdre, quitte à se perdre.
C'est la poésie ardente et lumineuse de ce premier roman qui parvient à conjurer la noirceur de son sujet, à sauver une vie infime de l'effacement. -
D'un côté, la France, pays dont l'art de vivre est réputé pour son élégance et son plaisir. À l'autre bout du monde, la Chine, immense territoire où tout se développe plus vite qu'ailleurs, notamment depuis sa conversion à l'économie de marché. Entre les deux, lien de socialisation, d'échanges et de transmission : le vin.
Du célèbre salon Vinexpo délocalisé à Hong Kong aux clubs privés de dégustation qui font fureur à Pékin, des centaines de milliers d'hectares de vignobles plantés en Chine ces vingt dernières années aux grands châteaux bordelais rachetés par des milliardaires chinois, Boris Pétric est parti à la rencontre des acteurs d'une lente (r)évolution : l'appropriation expresse d'un joyau de la culture occidentale dont l'Empire du Milieu pourrait bien devenir rapidement le premier consommateur... et le premier producteur. -
Semezdin Mehmedinovi? a la stature d'un écrivain classique moderne. Sa perception du langage est si fine et si puissante que la moindre de ses observations est une odyssée au coeur du genre humain.
Mehmed aurait dû mourir à cinquante ans d'une crise cardiaque. Grâce à sa femme, Sanja, les secours arrivent à temps. Il devra cependant suivre un traitement qui pourrait altérer sa mémoire. Lui qui un jour a dû fuir son pays et y laisser une partie de son passé ne peut supporter cette idée. Il décide de se rendre avec son fils à Phoenix, Arizona, la ville où ils se sont réfugiés vingt ans plus tôt afin d'y consigner ensemble leurs souvenirs.
Dans ce texte inspiré par la vie de l'auteur, la guerre, l'exil et la maladie malmènent des personnages inoubliables que l'amour et l'art sauvent à jamais du désastre. -
FINALISTE DU PRIX DU PREMIER QUEBECOIS 2024 Chaque matin, je remettais au lendemain le projet d'aller à la maison de mon père. Pour la seule fois de ma vie, c'est lui qui m'a attendu en vain.
Un homme débarque à Budapest, sa ville natale, par un chaud matin d'automne, pour un séjour d'une semaine. Il a l'intention de revoir ses anciens amis, sa famille, son premier amour. De parcourir de bas en haut son arbre généalogique, ou du moins ce qu'il en reste, du petit cousin hooligan aux grands-parents qui dorment paisiblement, l'espère-t-il, sous les pierres moussues du cimetière.
Avec Petya, son compagnon d'enfance, il forme le projet d'aller visiter la maison que son père a chérie pendant des années, qu'il a longtemps espéré recevoir en héritage, mais qui a sombré avec tout le reste. Cette maison du lac Balaton, ancien pressoir de vignoble, à flanc de colline, où l'on entrait en passant par le grenier. Il faut donc s'empresser de griffonner sur un napperon le plan pour s'y rendre, mais ce geste n'est-il pas aussi dérisoire que de vouloir retracer les contours d'un rêve dont on émerge à peine avant qu'il nous échappe à jamais ? -
" Nous vivons tant de vies à l'intérieur de la nôtre, des vies plus petites avec des personnes qui vont et qui viennent, des amis qui disparaissent, des enfants qui grandissent, et je ne suis pas sûre de savoir laquelle de mes vies est le cadre dans lequel s'inscrivent toutes les autres. " Une femme est clouée au lit, fiévreuse. Sans pouvoir expliquer pourquoi, elle a soudain l'envie de relire la Trilogie new-yorkaise de Paul Auster. De là, elle commence à se remémorer des moments de sa vie, notamment sa vingtaine dans les années 1990, à l'aube du tournant de l'an deux-mille. Les méandres de ses souvenirs forment une prose magnétique nourrie de nostalgie et de réflexions existentielles irrésistibles. Le tout agrémenté de références réjouissantes à la littérature. Son existence semble se résumer à quatre relations dont un amour indélébile, une amitié sauvage, une rencontre électrique et éphémère. Elle en tire des portraits inoubliables dont les sujets sont à la fois celle qui raconte et ceux qui sont racontés, une perspective, des détails que l'on remarque ou pas, une histoire de relations qui se font et se défont avant que l'ère numérique ne vienne bouleverser les rapports humains.