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BERNARD TURLE
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« Il était une fois un roi qui demanda à son magicien préféré de confectionner un miroir magique. Dans ce miroir, on ne voyait pas son reflet. On y voyait son âme : il montrait qui l'on était vraiment. »
À l'extérieur des murs barbelés du camp de concentration Kat Zet I se trouve la Zone d'Intérêt. Dans ce secteur résidentiel, les destins de quatre personnages s'entrechoquent : Paul Doll, le commandant du camp, Hannah Doll, sa femme, Angelus Thomsen, un officier SS et Szmul, le chef du Sonderkommando, témoin de la barbarie.
Dans La Zone d'Intérêt, roman choral, le grand écrivain anglais Martin Amis met en scène le mécanisme de l'horreur au sein du système concentrationnaire. -
Londres, 1935. Geats travaille pour la police des Moeurs. Misanthrope et hargneux, il dirige la racaille de Soho selon un code moral élastique. Ses ruelles étroites sont peuplées de jazzmen, de bookmakers, de mafieux et de michetons. Aussi, lorsque le corps d'une prostitué est retrouvé au-dessus d'un club, les détectives de la criminelle se contentent de classer l'affaire comme un suicide. Geats, quant à lui, flaire déjà la piste d'un tueur pervers et insaisissable que l'on surnommera le Brigadier.
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Les singes peuvent-ils parler ? Voilà la question à laquelle le professeur Schermerhorn tente de répondre en apprenant la langue des signes à Sam, un chimpanzé qui compte bientôt une centaine de mots à son vocabulaire. Devenu une star de la télévision, Sam n'en est pas moins turbulent. Seule Aimee, une jeune étudiante, parvient à le canaliser. Elle est la nounou idéale... et, très vite, sa parfaite petite amie. Mais d'après une récente étude, seuls les humains pourraient apprendre le langage ; ce qui coupe court à l'idylle, et met en péril l'expérience de Schermerhorn. Une histoire complètement loufoque qui pose une question profonde : quelle est la frontière entre l'humain et l'animal ?
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« Tant que les lions n'auront pas leurs historiens, les histoires continueront de glorifier le chasseur. »
Dans une enchevêtrement de voix, Karthika Naïr fait résonner l'écho des femmes, des morts et des des vaincus pour faire revivre ce chant fondateur de la civilisation indienne. Deuil, rage, mais aussi désir s'entremêlent avec l'histoire et le mythe pour révéler sous les édifices de Dieu et de la nation le prix payé pour le sens de l'honneur et de la famille.
C'est le cas d'Amba, princesse aînée du royaume de Kashi, enlevée le jour de son mariage par Bhessma. Sa vie détruite, rejetée et privée de son amour autant que de son honneur, elle prie les dieux pour trouver la force de tuer son ravisseur. Un appel entendu à la condition qu'elle devienne homme dans sa prochaine vie... Comme elle, c'est autant de dieux et d'anonymes, de guerriers et de servantes, de prêtres et d'esclaves, de princesses déchues et de reines tribales qui forme Le Cantique des lionnes.
Scandé par une écriture rythmée, des refrains, ce texte d'ores et déjà adapté à la scène, est aussi un objet sensationnel où se déploie une extraordinaire chorégraphie verbale et graphique qui libère le texte du cadre de la page. -
« La fiction ne connaît nulle loi et sa liberté ne connaît aucune limite. La fiction, c'est la liberté. » De sa genèse à ses temps forts, de ses nombreuses amours à ses mentors, le tout parsemé d'observations et conseils uniques en leur genre, Martin Amis en personne nous invite à parcourir sa vie d'écrivain, mais sous la forme d'un roman. Avec ce texte empli d'esprit et de malice, le grand provocateur des lettres britanniques nous balade dans le temps, les cocasseries, les souvenirs et les émois. Projet littéraire aussi colossal que loufoque, Inside Story est une ode à la vie de Martin Amis et, surtout, à la vie littéraire et à la liberté d'expression la plus totale. L'autofiction n'aura jamais été aussi bousculée.
Un style acéré et hors du commun. Éric Neuhoff, Le Figaro littéraire.
Un roman autobiographique foisonnant. Josyane Savigneau, Les Echos.
Une pure célébration de la liberté d'écrire. Christophe Ono-dit-Biot, Le Point.
Traduit de l'anglais (Grande-Bretagne) par Bernard Turle. -
Cat vient de s'installer en Floride avec son fiancé dans une magnifique maison sur la plage. Pourtant, elle s'ennuie. Un jour, sur un coup de tête, elle achète un des serpents les plus dangereux au monde, un python birman. De l'autre côté du pays, en Californie, c'est un tout autre achat qu'effectue sa mère Ottilie : de plus en plus sensible à son empreinte écologique, elle franchit un pas supplémentaire vers l'autonomie alimentaire et le recyclage des déchets en se dotant d'un réacteur à criquets. Son fils, Cooper, biologiste spécialisé dans les insectes, n'est pas étranger à ce choix. Mais alors que celui-ci accompagne sa petite amie à la recherche de tiques, il se fait piquer.
Ces choix spontanés et petits incidents vont entraîner une chaîne d'événements dévastatrice qui, depuis le microcosme de la cellule familiale, va s'insérer dans un contexte général de crise climatique. Aucun membre de la famille n'en sortira indemne. Car en Californie comme en Floride, on ne vit plus, on tente de survivre. Quand on ne meurt pas de chaud, c'est l'ensemble des insectes de la planète qui sont retrouvés morts. Les alligators rodent dans les rues inondées, le vent attise les flammes qui menacent d'engloutir les habitations au milieu de la nuit - à moins que ce ne soit l'océan qui finisse par les avaler.
Avec cette fresque environnementale pré-apocalyptique doublée de comédie noire, T.C. Boyle fait montre de toute sa maîtrise - et sa férocité - pour raconter l'accélération des catastrophes écologiques et intimes qui en découlent.
Traduit de l'anglais (États-Unis) par Bernard Turle -
Au début du XIXe siècle, Philida, esclave mère de quatre enfants qu'elle doit au fils de son maître blanc, se rebelle quand elle comprend que celui-ci ne va pas tenir sa promesse de l'affranchir. Un formidable personnage féminin dans une histoire inspirée par un aïeul de l'auteur.
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Que se passe-t-il quand on enferme huit scientifiques pendant deux ans dans une gigantesque biosphère sous verre, plantée quelque part dans l'immensité de l'Arizona, pour tester la résistance de l'être humain et sa capacité à vivre en autarcie ? On apprend à se jauger, s'appréhender ou s'éviter. Les complicités se font et se défont, les amitiés naissent et les haines, parfois, explosent. Il faut tenir, car rien ne doit ni entrer ni sortir, et assurer parfois le spectacle pour les sponsors du projet. Mais que faire lorsque la faim, le désir et le sexe s'invitent dans la bulle ?T. C. Boyle s'inspire d'une expérimentation réellement mise en place aux États-Unis dans les années quatre-vingt-dix pour recréer un huis clos infernal.Une satire magistrale de nos rêves de sociétés utopiques. Ce livre est sans doute l'un des plus accomplis qu'il ait écrits. Christophe Mercier, Le Figaro littéraire.C'est Orwell à l'heure des survivalistes et de la téléréalité. Didier Jacob, L'Obs.Traduit de l'anglais (États-Unis) par Bernard Turle.
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Le nouveau vicaire semblait être un jeune homme très convenable, mais quel dommage que l'on vît, dès qu'il s'asseyait, le bas de ses caleçons longs négligemment fourrés dans ses chaussettes ! Belinda l'avait déjà remarqué lors de leur première rencontre au presbytère la semaine précédente, et en avait été fort gênée. Peut-être Harriet pourrait-elle lui en toucher un mot ; avec ses manières enjouées et sa franchise, elle parvenait toujours mieux que la timide Belinda à expliquer aux gens ces petits détails embarrassants.
Les soeurs Bede vivent une existence tranquille et prospère. Volubile et coquette, Harriet voue un culte sans limite aux nouveaux vicaires ; timide et rêveuse, Belinda nourrit une passion pour l'archidiacre Hoccleve. Mais le quotidien de ces demoiselles pourrait bien être chamboulé par la venue d'un fameux bibliothécaire et d'un évêque africain...
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Cet hallucinant (anti-) conte de fées moderne au rythme endiablé nous embarque aux côtés de Lionel Asbo, 24 ans, voyou répugnant à tous points de vue, et de Desmond Pepperdine, son neveu qui, malgré une relation incestueuse avec sa grand-mère, tente d'échapper à l'horreur de son environnement. Lionel multiplie les frasques et les séjours en prison jusqu'au jour où il gagne le gros lot. Devenu multimillionnaire, il est saisi par une véritable hystérie 'nouveau riche', et sème la terreur dans les milieux huppés... Desmond, lui, s'installe paisiblement et suit les errances de son oncle dans le Sun...
Une fois de plus, Martin Amis nous offre un portrait au vitriol de l'Angleterre d'aujourd'hui. Alternant entre les destins de ses deux personnages, il s'attaque avec délice aux bas-fonds de la société anglaise comme à ses nantis. Ce roman ravageur et terriblement drôle démontre une nouvelle fois la virtuosité verbale de son auteur. Son extrême talent de satiriste et sa capacité à dépeindre l'Angleterre avec tous ses travers, sont encore éclatants.
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Vladimir Nabokov, le poker, Jane Austen, la princesse Diana, John Travolta, le porno, Philip Roth, Maradona, l'hérédité, Saul Bellow, le tennis, Donald Trump, Orange mécanique, Don DeLillo, Las Vegas... Quel est le point commun entre tous ces sujets ? Martin Amis s'en empare brillamment ici, pour les célébrer ou les railler.
Parmi les grands écrivains d'aujourd'hui, rares sont ceux qui possèdent son talent pour la non-fiction : ses essais, critiques littéraires et articles de journaux sont acclamés. Ceux publiés dans cet ouvrage, parus ces vingt dernières années dans la presse anglo-saxonne, sont multiformes. Pourtant, au cours de la lecture au ton cynique si propre à Amis, un fil rouge se dessine pour nous dévoiler à quel point nos sociétés sont dysfonctionnelles. Un regard piquant, audacieux et nécessaire sur notre monde.Qui, sur le terrain de l'esprit, de l'ironie mordante, de l'éloquence vacharde, peut battre Martin Amis ? Didier Jacob, L'Obs.Immanquablement brillant dans ses observations. Alexandre Fillon, Sud-Ouest.Traduit de l'anglais (Grande-Bretagne) par Bernard Turle. -
Roman-monde pour une ville-monstre, «Bangkok Déluge »regarde Bangkok changer à travers le destin kaléidoscopique d'une dizaine de personnages plus attachants les uns que les autres. Du XIXe siècle des grandes découvertes à l'avenir des tempêtes climatiques qui guettent, autour d'une même maison hantée qui lui donne son axe, la ville se fait tour à tour piège et refuge, se réinventant en permanence sous les assauts de la modernité comme du ciel. Tentaculaire et limpide, porté par un souffle et une force motrice rares, le premier roman de Pitchaya Sundbanthad est un voyage, une expérience d'immersion totale.
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Tout commence en 1913, dans le jardin de la maison de campagne des Sawle dans le Middlesex. Etudiant à Cambridge, le timide George Sawle a invité aux Deux Arpents un de ses camarades, l'aristocratique et énigmatique Cecil Valance. Ces jours dans la maison familiale et le poème qu'ils inspirent à Cecil vont changer leur destin. Et plus encore celui de Daphné, la soeur de George. En ce printemps où rien n'annonce les proches bouleversements de l'Histoire, un pacte se noue secrètement entre les trois jeunes gens, point de départ d'une fresque saisissante à travers le XXe siècle, par l'un des plus grands romanciers anglais contemporains.Un immense roman dans lequel il faut se laisser glisser. On en sort ébloui comme rarement. Alexandre Fillon, Livres-hebdo. Bienvenue dans le vertige du temps et des caprices de la mémoire. Emily Barnett, Les Inrockuptibles.Ce livre a reçu le prix du meilleur livre étranger en 2013.
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Comment j'ai raté mes vacances
Geoff Nicholson
- Robert Laffont
- Pavillons Poche
- 9 Juillet 2020
- 9782221248492
Ne vous inquiétez pas, messieurs les policiers, je peux tout expliquer...
Votre vie peut basculer très vite, même en vacances ! Motivé par une crise existentielle, Éric a décidé de goûter aux délices du camping-caravaning en famille. Malgré une tenace bonne volonté et un goût modéré pour l'imprévu, les événements déroutants et effrayants s'enchaînent. Sa femme est prise de pulsions sexuelles irrépressibles, sa fille traverse une crise de mysticisme et son fils retourne à l'état sauvage. Viennent s'ajouter à cette tribu déjantée un policier cinglé et des corps sans tête.
Dans cette comédie grinçante, les scènes cocasses, voire hilarantes, côtoient des situations plus tragiques... L'élixir satirique subtilement dosé ajoute au burlesque que Geoff Nicholson manie avec talent. -
Alors qu'il est en croisière en Amérique centrale avec son épouse, Sten Stensen, ancien Marine, sauve les touristes d'un gang armé en tuant leur chef à mains nues. À son retour, notre héros malgré lui n'aspire qu'à retrouver sa vie de paisible retraité sous le soleil californien.
Seulement voilà. Sten a un fils, Adam. Et Adam ne va pas très bien. Souffrant depuis longtemps d'une forme aiguë de psychose paranoïaque et délirante (il est notamment persuadé d'être la réincarnation d'un coureur des bois du 19e siècle), le jeune homme est tombé dans les filets d'une dénommée Sara Hovarty Jennings, de quinze ans son aînée. Sara vit seule avec son chien, et le reste du monde est son ennemi. Elle nourrit une haine viscérale contre « le gouvernement illégitime des États-Unis d'Amérique » et contre toute forme d'autorité. Sous son influence, Adam va devenir incontrôlable et basculer dans une folie qui est aussi celle de l'Amérique contemporaine, hantée par le démon de la violence.
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Lahore, ville mythique du Pakistan. Daru, naguère promis à un brillant avenir, voit ses origines le rattraper : il fréquente la jet-set lahorienne mais n'en est pas issu, pas comme Ozi, son ami d'enfance, fils de haut fonctionnaire corrompu, revenu au pays vivre dans le luxe après des études aux Etats-Unis. Pour suivre un certain style de vie, Daru a recours à des expédients minables en compagnie d'un conducteur de rickshaw véreux. Sur fond de gangrène sociale, sa déchéance privée donnerait lieu à un livre noir si une certaine poésie ne venait alléger, avec la folle insouciance d'un phalène, l'atmosphère étouffante du roman.
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Ils sont trois frères nés, l'un après l'autre, un 8 mai d'après-guerre, à un an de distance. Le père, contraint de renoncer à ses ambitions littéraires, se fait veilleur de nuit puis camionneur. La mère disparaît sans laisser d'explication pour resurgir inopinément des années plus tard. Les garçons s'élèvent seuls et partent chacun tracer leur chemin dans un monde aussi varié que dangereusement fascinant. Harry, l'aîné, actif et déterminé, qui a vite compris que « les mots ne coûtent rien et se fabriquent au mètre », devient journaliste, tandis que Daniel, le cadet, timide et solitaire, poursuit des études qui le mènent à Cambridge et à une carrière de critique littéraire, célèbre pour ses recensions d'une méchanceté raffinée. Quant à Sam, le benjamin, c'est le rêveur, le vagabond dépourvu d'ambition (le travail, pour lui, est « une forme de mort »), amateur de nonnes, de clochards et d'âmes en détresse.
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San Miguel, une île minuscule au large des côtes californiennes. Sur ce bout de terre aride, à plusieurs décennies de distance, les destinées de deux familles se croisent. Le jour de l'an 1888, Marantha Waters débarque sur l'île. Son mari, Will, espère que cet exil sauvage lui redonnera la force et le goût de vivre. Un demi-siècle plus tard, la famille Lester, qui fuit la Grande Dépression et le souvenir traumatisant de la Première Guerre mondiale, s'établit à son tour sur San Miguel et tente de créer, en microcosme, une société idéale.
Dans ce roman, salué par la critique américaine comme l'un de ses plus beaux, T.C. Boyle peint une ode pastorale grandiose où, à travers la voix de trois femmes, il met en scène, avec une puissance rarement atteinte, l'un de ses thèmes de prédilection : l'éternelle confrontation de l'homme et de la nature.
Un roman élégiaque, hypnotique. The New York Times Book Review. -
Chris, un écrivain sud-africain, aborde l'hiver de sa vie. Avant de perdre la mémoire, de ne plus percevoir l'importance des choses ou leur légèreté, avant d'oublier l'absence de son tout dernier amour et la mort si récente de sa propre mère, il revisite les belles années de son passé, évoque les femmes aimées et désirées qui, chacune à sa manière, ont accompagné sa vie d'écriture et de combats politiques - une vie de Sud-Africain blanc, enseignant, écrivain et militant, souvent en danger, emprisonné parfois, et toujours témoin révolté de son temps. L'Amour et l'Oubli est une autobiographie fictive, par le biais de laquelle André Brink rend hommage avec une évidente honnêteté au désir et à l'amour qui ont construit, nourri et régénéré l'homme - plus encore que l'écrivain - dans un pays brûlant de violences et d'engagements, de trahisons, de passions, d'exils et d'utopies.
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À la maison de retraite des Chênes Verts, rien ne va plus. Il y est interdit de se lever la nuit, d'avoir une montre ou d'introduire de la nourriture. Et les Amis-soignants rescapés de la dernière vague de licenciements ne pensent plus qu'à mater toute rébellion ! Dorothy, nouvelle pensionnaire, comprend que la situation est explosive. Emmenés par le Capitaine Ruggles, ses camarades préparent l'évasion...
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Par une belle journée d'avril 1943, dans les laboratoires Sandoz à Bâle, c'est un accident de manipulation qui permet au professeur Albert Hofman de se rendre compte de la puissance du diéthyllysergamide, cette molécule qu'il a réussi à synthétiser à partir de l'ergot. Intrigué par sa propre réaction suite à l'ingestion involontaire du produit, le chimiste fonde immédiatement de grands espoirs thérapeutiques sur sa découverte. Mais c'est seulement près de 20 ans plus tard et de l'autre côté de l'Atlantique, dans le département de psychologie de l'université de Harvard, que l'on s'intéressera vraiment au potentiel de ce qui est encore considéré comme un médicament et qui deviendra une drogue à la mode connue sous le nom de LSD.
Fitz est justement étudiant de cette prestigieuse université en 1962 quand son directeur de thèse, Tim Leary, commence des expérimentations avec la fameuse molécule produite par les laboratoires Sandoz. Malgré sa situation financière précaire - sa femme Joanie a arrêté ses études quand elle est tombée enceinte et son salaire de bibliothécaire ne permet pas à la petite famille de vivre correctement - Fitz est irrésistiblement attiré par le petit cercle qui gravite autour de Tim Leary et de son collègue Dick Alpert et se réunit tous les samedis soirs lors de « séances » visant l'élargissement des consciences. Très vite, lui et son épouse sont happés par l'expérience hallucinatoire et psychédélique, et cherchant à la renouveler le plus souvent possible, une vie en dehors de la petite communauté de fidèles leur paraît bientôt impossible. Lorsque les autorités académiques de Harvard finissent par exclure Tim et Dick à cause de l'absence de rigueur scientifique de leurs travaux, mais aussi parce que la presse a commencé à s'émouvoir de leurs pratiques, ils n'hésitent pas longtemps avant de rompre les amarres. Avec une douzaine d'autres fidèles ils déménagent à Millbrook, dans le nord de l'État de New York, et s'installent dans une grande bâtisse qu'on prête à Tim afin qu'il puisse aller au bout de ses « recherches ». Mais si le sexe et les « trips » dominent le quotidien d'une communauté désormais incapable de vivre sans les prises régulières de LSD (appelé « le sacrement »), ils mettent aussi à rude épreuve le couple de Joanie et Fitz, ainsi que l'avenir de leur fils Corey...
À travers ce saisissant portrait de groupe, T.C. Boyle fait revivre une époque, celle du début des années 60, quand Aldous Huxley, J.F. Kennedy, John Coltrane et les Beatles faisaient la une des journaux, ce moment de l'Histoire où toute une génération éprise de liberté avait imaginé que les psychotropes permettraient à l'humanité tout entière de vivre une autre vie.
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C'est en romancier qu'André Brink choisit de composer ce livre de Mémoires, en alternant narration et réflexions. Le lecteur découvre ainsi la trajectoire, les convictions et les doutes, les "bifurcations" d'un intellectuel issu d'une famille qui ne remet pas en question l'apartheid, le parcours d'un enfant qui va grandir entre ruptures et attachements, violence silencieuse des conflits familiaux, terreur de la rue et sérénité d'un milieu privilégié.
Promenant le fil de sa vie sur des chemins de traverse et livrant son amour des arts, de la musique et de la peinture, André Brink fait défiler sous nos yeux avec virtuosité mille autres sujets, majeurs ou anecdotiques, qui dessinent peu à peu l'histoire d'un Sud-Africain né en 1935 qui, depuis l'enfance jusqu'à la toute dernière élection présidentielle, condamne les horreurs de l'apartheid comme les dérives du gouvernement actuel, sans s'affranchir de l'amour qu'il porte à cette terre qu'il n'a jamais quittée.
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Frantz Fanon, médecin psychiatre d'origine martiniquaise, se rangea d'abord aux côtés de la France libre puis combattit avec le FLN pour la libération de l'Algérie. Il consacra sa courte vie à la lutte pour la libération des peuples opprimés.
Cette oeuvre inclassable de John Edgar Wideman se situe à mi-chemin entre le roman et l'essai.
Il mêle une rêverie biographique sur Fanon à un embryon de fiction sur un romancier recevant par coursier une tête coupée dans le New York de l'après 11 Septembre. Il y ajoute également des fragments de sa propre vie où il évoque sa mère, son frère incarcéré à perpétuité, sa compagne française. Tous ces fils s'entremêlent pour produire une réflexion sur l'histoire moderne et contemporaine, l'héritage de l'esclavage, de la colonisation, des rapports entre riches et pauvres, tout en essayant de dépasser une fois pour toutes le clivage racial.C'est aussi un récit qui présente une véritable méditation sur l'écriture en train de se faire, la démarche et les difficultés du travail d'auteur.
L'ensemble est servi par une écriture essentiellement musicale, par un réseau d'images qui ont une incroyable force de frappe. Lire ce récit, c'est mesurer à quel point tant d'essais réalisés sur ce thème sont convenus, ternes, en quelque sorte. Tout fait sens et se répond. On entend une voix dont la rage est moins violence que douleur.
Une fois de plus, John Edgar Wideman démontre tout son talent de poète et nous fait redécouvrir un penseur crucial à l'heure où le passé colonial constitue une question brûlante.Ce livre urgent et fiévreux vient nourrir et éclairer le débat.
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Au Cap, Steve est architecte. Marié et père de deux enfants, séducteur et carriériste, il découvre un matin avec effroi que la couleur de sa peau a changé. Cet homme qui jusqu'alors se payait le luxe de ne pas être engagé politiquement, ce Blanc avide de privilèges, se retrouve soudain du mauvais côté de l'histoire sud-africaine. Au soir de cette étrange métamorphose, Steve est confronté à la violence d'un groupe armé et cagoulé... Dans le restaurant où se déroulait l'attaque dînaient également un pianiste et une soprano. Incapables d'oublier la violence de cette soirée, ils partent pour quelques jours à l'écart de la ville. Mais cette soudaine promiscuité révèle en eux une dangereuse fascination... Dans ces deux récits qui, avec La Porte bleue (Actes Sud, 2007), se répondent en composant un subtil triptyque, André Brink met en scène deux couples aux vies parallèles et qui subissent sous un éclairage différent de troublantes épreuves. Jouant en virtuose de la réalité comme du paraître, l'auteur explore de façon envoûtante leur identité. Comme si l'Afrique du Sud avait à ce niveau un pouvoir de destruction aux frontières du sortilège.