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Revue de phénoménologie n.30 : sexes et genres
Revue De Phenomenologie
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- Revue De Phenomenologie
- 1 Décembre 2022
- 9782955044988
Le questionnement phénoménologique portant sur la sexuation, la différence sexuelle et la relation érotique est ancien et remonte aux travaux fondateurs de Husserl, de Merleau-Ponty et de Levinas, puis de Henry et de Marion, où sa dignité philosophique se trouve puissamment renforcée. Toutefois, la publication du Deuxième sexe par Simone de Beauvoir dès 1949 aura adressé un défi important à la méthode et au positionnement théorique des phénoménologues, posant les jalons de la démarche critique propre à la phénoménologie féministe. Le présent volume entend revenir sur quelques-uns des moments fondamentaux de cette histoire et sur le tournant majeur que lui a imprimé la réflexion conjointe sur le genre. En effet, la relation du sexe au genre est complexe et parfois polémique, pour autant que ce dernier est irréductiblement pris dans des mécanismes de construction sociale et politique. Dès lors, c'est la référence à l'expérience vécue qui devient à la fois cruciale et problématique, ainsi que la manière dont celle-ci invite à privilégier le vécu du corps ou de la chair.
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En France, le nom de Max Scheler n'a jamais vraiment disparu du paysage et son importance historique est reconnue, que ce soit dans le domaine de la phénoménologie, de l'anthropologie philosophique ou de la sociologie de la connaissance. Pourtant, une partie importante de son oeuvre n'a toujours pas été traduite en français, et par rapport à d'autres figures de la philosophie allemande du XXe siècle, la littérature qui lui est consacrée est relativement modeste. Le présent volume témoigne toutefois d'un nouveau dynamisme de la recherche, axée notamment sur la philosophie sociale de Max Scheler. Une des originalités de Scheler est en effet d'ouvrir la phénoménologie sur une réflexion politique et sociale : en tant que phénoménologie de la vie affective et des valeurs, elle vise à « fonder un personnalisme éthique » (selon la propre formulation de Scheler dans le sous-titre de l'ouvrage sur le formalisme). Dans un esprit interdisciplinaire, et en apportant parfois un éclairage critique ou en introduisant aussi une dimension de comparaison avec d'autres auteurs, il s'agit dans les contributions ici rassemblées d'articuler deux dimensions souvent abordées de façon séparée : celle des fondements phénoménologiques de la philosophie sociale de Scheler et celle de ses prolongements culturels et politiques.
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Le regain d'intérêt pour la thématique de l'eros en phénoménologie aujourd'hui, à travers, notamment, les ouvrages de Christos Yannaras, Variations sur le Cantique des Cantiques, Essai sur l'Eros (1995), de Michel Henry, Incarnation. Une philosophie de la chair (2000), de Jean-Luc Marion, Le phénomène érotique (2003) et de Jean-Louis Chrétien, La symbolique du corps. La tradition chrétienne du Cantique des Cantiques (2005), a alerté notre attention sur l'importance d'un examen à nouveaux frais de cette question. Aussi avons-nous souhaité réinterroger le sens de certaines articulations expérientielles et conceptuelles qui déterminent le champ d'extension de l'eros. Car il ne revient pas au même de décrire l'expérience de l'eros en la distinguant (ou pas) de celle de l'agapè, ce qui invite à repenser le sens de l'amour comme désir ou comme charité, ou de penser l'eros en relation d'opposition (ou de complémentarité) avec thanatos voire antéros, comme c'est le cas en psychanalyse voire en sexologie, ou encore de s'interroger sur les liens entre eros et eris.
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L'apport original de la phénoménologie semble pouvoir se ramener à la thèse décisive selon laquelle les phénomènes se présentent à nous avec un sens autochtone qui n'est pas projeté sur eux par nos schèmes langagiers. Ainsi la phénoménologie prétend-elle être en mesure de faire retour aux « choses mêmes » avant que le langage (en particulier celui de la science) vienne en transformer le sens propre.
Cependant, on s'est peut-être un peu vite accoutumé à ce paysage méthodologique, jusqu'à ne plus voir qu'il ne va nullement de soi. Il revient alors à la phénoménologie de répondre à un certain nombre d'interrogations qui peuvent être autant d'objections.
Avec les contributions de Ph. Cabestan, R. Calin, F. Dastur, N. Depraz, D. De Santis, A. Flajoliet, J.-C. Gens, V. Grondin, V. Houillon, N. Parant, C. Riquier, E. Pommier Avec l'article de Karl Jaspers, La direction de recherche phénoménologique en psychopathologie, traduit par S.Calenge.
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Les steinbachois dans la tourmente - 1944-1945, automne-hiver
Brun Paul
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- 26 Septembre 2005
- 9782950799104
En tant que méthode originale de la démarche phénoménologique, la réduction joue un rôle central dans la compréhension de cette nouvelle discipline de pensée inaugurée par Husserl. Le présent volume interroge son origine historique, son statut théorique de fondement épistémologique et sa réalité d'exercice pratique.
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Revue de phénoménologie n.21 : la vie
Revue De Phenomenologie
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- 14 Novembre 2013
- 9782952237499
Qu'il s'agisse des vécus de conscience (Erlebnisse), du corps vivant et vécu (Leib), du monde de la vie (Lebenswelt), du présent vivant (lebendige Gegenwart), la thématique de la vie est sans aucun doute au coeur de la pensée du fondateur de la phénoménologie. La phénoménologie est-elle pour autant un avatar de la Lebensphilosophie ou philosophie de la vie, dont on sait l'importance au temps même de Husserl et comme semble le suggérer l'oeuvre ultérieure de Michel Henry ? Il suffit pour en douter de prendre en compte le courant qui, d'une manière ou d'une autre, à partir de Heidegger et de Sein und Zeit, oppose radicalement au vivant saisi dans son environnement l'existant en tant qu'ouverture à l'être. Mais ces considérations relatives à l'histoire de la phénoménologie n'offrent d'intérêt que si elles permettent de poser, d'une manière générale, la question décisive du statut phénoménologique du concept de vie voire, avec une majuscule, du concept de Vie. Dans cette perspective, on peut se demander s'il revient au même de parler de la « vie de la conscience », de la « vie animale », de la « vie végétale » voire de la « vie divine », et si ce qu'on appelle parfois l'existence animale abolit pour autant la nécessité de poser un écart entre la vie et l'existence.
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Revue de phénoménologie n.28 : la religion
Revue De Phenomenologie
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- 19 Novembre 2020
- 9782955044964
On se contente bien souvent d'affirmer l'athéisme méthodologique de la phénoménologie en renvoyant, si besoin est, au paragraphe 58 des Idées directrices pour une phénoménologie pure et une philosophie phénoménologique, au cours duquel la transcendance de Dieu est mise hors circuit. Paul Ricoeur, du reste, renouvelle explicitement ce geste en ouverture du premier tome de sa Philosophie de la volonté. Ainsi s'est installée la conviction que phénoménologie et religion font deux et qu'il est « hérétique » de vouloir mettre l'une au service de l'autre et réciproquement. C'est toutefois oublier un peu vite non seulement que Husserl, d'origine juive, s'est converti au protestantisme luthérien (1886), mais aussi qu'il envisage lui-même la phénoménologie comme un chemin vers Dieu et, plus précisément, « un chemin athée vers Dieu (ein atheistischer Weg zu Gott) ». Cette dernière affirmation suffit, semble-t-il, à soulever un ensemble de questions relativement complexes quant au rapport de la phénoménologie et de la religion, dont la première pourrait être celle de savoir si une phénoménologie du divin est possible.
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« L'idée de la phénoménologie » : c'est sous ce titre que E. Husserl rendit publics, dans une série de « leçons » prononcées en 1907, les problèmes et les concepts fondamentaux de cette nouvelle manière de faire de la philosophie qu'il entendait promouvoir. Plus d'un siècle plus tard, force est de constater l'extraordinaire diversité des gestes philosophiques auxquels elle aura donné naissance - et la pluralité, voire l'éclatement des « idées » que les représentants actuels de la phénoménologie d'expression française se font de ce qu'ils font effectivement en tant que « phénoménologues ». L'objectif de ce volume fut donc de leur donner la parole afin qu'ils exposent de telles « idées », en laissant au lecteur le soin de les confronter et d'examiner leur possible unification (ou non) sous un ou des paradigmes communs - avec cette conviction qu'ici se joue, pour l'essentiel, le devenir de la phénoménologie au XXIe siècle.
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Revue de phénoménologie n.24 : la surprise
Revue De Phenomenologie
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- 28 Novembre 2016
- 9782955044926
La surprise est une question qui n'a guère sollicité l'attention des philosophes. Trop ordinaire, trop anecdotique. On découvre cependant qu'une foule d'auteurs issus de traditions philosophiques s'y sont intéressés, qu'il s'agisse par exemple d'Aristote, de Descartes, de Smith, de Peirce, Dewey, Heidegger, Ricoeur ou Maldiney, sans compter certaines formules saisissantes de cognitivistes (Davidson, Dennett). Bref, il y a un problème de la surprise à construire, bien plus qu'un donné à constater ou une expérience à faire. La question qui traverse dès lors les contributions du présent volume est celle-ci : que fait spécifiquement la surprise à la phénoménologie ? Si la surprise ne saurait se confondre stricto sensu avec certains de ses voisins comme l'étonnement, l'événement ou l'altérité, si elle peut sembler tout d'abord épouser le mouvement même de l'apparaître, elle ne saurait se réduire à un instantané fugace et provisoire de notre vie subjective, à un choc qui équivaut à un blanc d'antenne et dans le corps à un sursaut.
Avec les contributions de Ph. Cabestan, F. Dastur, N. Depraz, J. Farges, Th. Fuches, J.-L. Marion, Cl. Romano, E. de Saint Aubert et Cl. Serban.
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Revue de phénoménologie n.25 : l'histoire
Revue De Phenomenologie
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- 5 Décembre 2017
- 9782955044933
La question de l'histoire a joué un rôle à la fois central et problématique dans la phénoménologie, à partir de l'oeuvre de Husserl lui-même. Par la suite, cette question s'est trouvée au centre de la querelle entre Husserl et Heidegger, puis n'a cessé de revenir, de façon à chaque fois différente, mais toujours avec des enjeux décisifs, chez les autres auteurs du mouvement phénoménologique. Tout en s'ordonnant à cette diversité d'approches, les contributions rassemblées dans le présent volume montrent néanmoins que le propre de l'interrogation phénoménologique est de chercher à rendre compte non pas seulement de notre expérience de l'histoire mais aussi du caractère historique de notre expérience elle-même. Il s'agit dès lors, d'une part, d'assumer l'historicité comme un fil conducteur pour interroger le développement du mouvement phénoménologique, d'autre part, de mettre la phénoménologie à l'épreuve de l'historicité pour se demander quelle contribution la philosophie phénoménologique peut apporter à une compréhension de l'expérience historique.
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Revue de phénoménologie n.27 : Patocka
Revue De Phenomenologie
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- 3 Décembre 2019
- 9782955044957
Patocka, comme Fink avant lui, renouvelle la phénoménologie en formulant le programme d'une cosmologie phénoménologique. L'enjeu est d'établir une théorie de l'apparaître qui distingue le domaine des individus apparaissants et le monde lui-même compris comme « champ phénoménal » irréductible à l'étant. Deux thèses sont ainsi posées simultanément : une thèse phénoménologique classique selon laquelle les individus sont en tant seulement qu'ils apparaissent ; une thèse beaucoup plus audacieuse selon laquelle l'apparaître des étants s'effectue par des processus d'individuation qui n'exigent pas en eux-mêmes le concours de la conscience.
Penser un apparaître anonyme en évitant le double écueil de l'idéalisme subjectiviste et du naturalisme où le monde serait réduit à sa teneur matérielle et physique, telle est l'audace à laquelle nous invite la phénoménologie de Patocka.
Avec les contributions de R. Barbaras, Ph. Cabestan, B. Delmotte, A. Deudon, R. Franzini Tibalde, J.-Cl. Gens, S. Gourdain, P. Montebello, K. Novotný, Ch. Pesaresi, P. Souq, Cl.V. Spaak, O. Stanciu et un texte de Bernhard Waldenfels.
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Revue de phénoménologie n.29 : phénoménologie et marxisme
- Alter
- Revue De Phenomenologie
- 25 Novembre 2021
- 9782955044971
De tous les dialogues que la phénoménologie a entretenus avec les différents courants et mouvements de pensée, celui avec le marxisme n'aura pas été le moins fécond. Si les débats ont parfois pris une tournure conflictuelle et si les tentatives de synthèse entre ces deux traditions ont pu apparaître comme le produit de circonstances non philosophiques, l'on ne peut que constater depuis un siècle le caractère récurrent du projet consistant à articuler marxisme et phénoménologie - signe peut-être d'une affinité insoupçonnée entre ces deux traditions de pensée. L'objectif de ce numéro de la revue Alter est non seulement de faire retour sur la diversité et la richesse des tentatives historiques d'articulation de la phénoménologie et du marxisme mais aussi et surtout d'accompagner les recherches contemporaines qui contribuent à la dynamique de ces questionnements et donnent à ce projet une nouvelle actualité.
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Revue de phénoménologie n.32 : Phénoménologie des âges de la vie
Revue De Phenomenologie
- Alter
- Revue De Phenomenologie
- 26 Décembre 2024
- 9782959146718
Que deviennent les âges de la vie du point de vue de la phénoménologie? De la vie foetale à l'enfance, l'adolescence jusqu'à la maturité et la vieillesse, les différentes contributions rassemblées dans le présent volume interrogent la division de la vie humaine en plusieurs âges, mettant à distance l'évidence d'une vision quantitative et naturaliste de l'écoulement des années, ou encore d'une division sociale en « classes d'âges », au profit d'une plongée dans les âges vécus et vivants. Faut-il considérer l'âge comme un phénomène individuel ou du point de vue de l'enchaînement cyclique de l'interdépendance des générations? Comment et de quel droit tenter de décrire - dans des mots de phénoménologue - le monde vécu d'un.e foetus, d'un.e enfant, leur manière de sentir, de se projeter dans l'espace et le temps? Un âge laisse-t-il la place à un autre, ou bien les âges se fondent-ils, s'enchevêtrent-ils, résonnent-ils de manière polyphonique comme ce qui relie un être humain à lui-même et aux autres? L'approche phénoménologique nous amène à réinventer en partie ces classifications, voir avec un oeil neuf des âges trop souvent manqués - c'est le cas ici de « l'adolescence » - et mettre au jour de « nouveaux âges » ancrés dans réalités historiques et sociales diverses, comme ce temps propre aux femmes en âge limite de procréer, ou encore la fin de vie particulière des personnes atteintes de difficultés cognitives. Les textes ici rassemblés, suivant le fil de la diversité des âges, nous permettent de repenser l'interdépendance des mondes vécus qui forment notre humanité commune.
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Revue de phénoménologie n.18 : l'attention (2010)
Revue De Phenomenologie
- Alter
- Revue De Phenomenologie
- 21 Novembre 2010
- 9782952237468
Les textes rassemblés dans ce numéro témoignent de la fécondité et de la vivacité des discussions phénoménologiques autour de la question de l'attention. Une actualité éditoriale récente a montré toute l'importance accordée par Husserl à cette question, sous la perspective structurante du rapport à la perception et dans le contexte de la psychologie empirique de l'époque. D'autres contributions phénoménologiques, dans le sillage des travaux de B. Waldenfels en particulier, ont depuis prolongé ces premières analyses. Une phénoménologie de l'attention se trouve également sollicitée dans le cadre des débats anthropologiques et psychologiques relatifs à l'attention conjointe, avec la reproblématisation du rapport entre attention et intersubjectivité qu'elle implique. Enfin, ce sont les rapports complexes entre attention et conscience (phénomènes de la conscience de soi, de la prise de conscience, de la veille et de l'éveil, etc.) qui justifient l'intérêt accordé à cette thématique.