Flammarion
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Le rêve de Marc Aurèle : l'empereur philosophe qui nous aide à vivre
Frédéric Lenoir
- Flammarion
- Documents
- 13 Novembre 2024
- 9782080422095
À travers le succès constant des Pensées pour moi-même, ouvrage qui a aidé des millions de lecteurs à vivre, la figure de l'empereur romain Marc Aurèle (121-180), popularisée par Gladiator, le film culte de Ridley Scott, nous interpelle : comment le dirigeant de l'un des plus grands empires du monde a-t-il pu conserver la sérénité au milieu du tumulte des guerres, des trahisons, des épidémies ou des catastrophes naturelles qui secouèrent son règne pendant près de deux décennies ? La réponse se trouve dans la philosophie à laquelle il a été formé très jeune et pour laquelle il éprouva une vive passion : le stoïcisme. Frédéric Lenoir dresse un portrait à la fois émouvant et sans complaisance de Marc Aurèle, empereur parfois inflexible mais homme sensible et tourmenté, qui aspirait à devenir meilleur et à être utile au monde. Il nous fait aussi découvrir les grandes clés de la pensée stoïcienne et des Pensées pour moi-même : l'univers est tel un grand être vivant où tout est interdépendant ; le bien et le mal n'existent que dans l'intention morale et non dans les événements extérieurs ; la liberté et la joie résident dans l'acceptation aimante de notre destin ; ce n'est pas la réalité qui nous rend heureux ou malheureux, mais la représentation que nous en avons ; la poursuite du bonheur individuel doit toujours être reliée au souci du bien commun... Autant de thèmes qui répondent aux questions essentielles que nous nous posons sur le sens de la vie et sur la possibilité de conserver la paix intérieure dans un monde troublé.
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«J'ai souvent pensé, étudiant les ouvrages d'écologie où les amateurs de grands espaces et les aventurières partent traquer les loups, observer les champignons, s'émerveiller des poulpes ou défier les ours que, s'ils avaient rencontré ma mère, ils auraient eu sous les yeux une créature tout aussi fascinante, dont les particularités m'ont toujours replacé dans un écosystème familier, au contact d'une intimité aussi problématique que celle qui nous lie toutes et tous, sans que nous comprenions très bien comment, au reste des systèmes terrestres.» Ainsi s'ouvre un grand livre sur l'amour filial, qui explore la gamme si riche des interactions et des sentiments qui nous lient à nos mères, de la naissance à la mort en passant par le grand âge. Maxime Rovere y développe une réflexion éthique profondément novatrice qui nous enseigne le chemin joyeux d'une reconnexion avec le monde.
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Pensées pour moi-même ; manuel d'Epictète
Marc Aurèle
- Flammarion
- Gf ; Philosophie
- 4 Janvier 1999
- 9782080700162
«On sent en soi-même un plaisir secret lorsqu'on parle de cet empereur ; on ne peut lire sa vie sans une espèce d'attendrissement ; tel est l'effet qu'elle produit qu'on a meilleure opinion de soi-même, parce qu'on a meilleure opinion des hommes.» Montesquieu
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Souffrir, dépendre, mourir : nous avons beau détourner le regard, ces expériences nous menacent. Contre l'image de vécus indicibles ou solitaires, Maxime Rovere invite à y déceler ce qui nous relie les uns aux autres - à condition de regarder le mal en face. Que disons-nous en déclarant «j'ai mal» ? Quelles réponses cette souffrance réclame-t-elle ? Comment les soins peuvent-ils contribuer à nous acheminer vers la mort sans trop de craintes ? Sans complaisance, le philosophe déroule des pensées émancipatrices qui nous familiarisent avec l'inconnu et, par là, permettent d'apprivoiser nos peurs. Car s'il ne suffit pas de réfléchir pour changer les choses, savoir naviguer ses propres interactions permet de transformer les situations, même les plus intolérables. Pas en surface. En profondeur.
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Le miracle du réconfort : quand la philosophie donne du sens à nos vies
Marie Robert
- Flammarion
- Documents
- 9 Octobre 2024
- 9782080453037
«D'aussi loin que je m'en souvienne, voilà ce que j'ai toujours voulu être : philosophe du réconfort. Et continuer, modestement, avec l'humilité qu'il faut pour prendre soin de l'esprit des gens, à tenter, tant bien que mal, de redonner de la force morale, et de faire du courage et de l'espoir d'heureuses possibilités. C'est ce que je vise dans ce livre. Ni une leçon ni une méthode, mais plutôt un tremplin pour raviver nos joies en observant ce qui autour de nous en vaut encore la peine. Je suis donc partie en quête de tous les fragments, de tous les espaces, de toutes les notions qui, dans les moments douloureux de nos existences, nous tiennent debout, nous ramènent à l'action, à la douceur, à notre force vitale et au courage. Ces neuf chapitres sont chacun une invitation à relever la tête, une exploration pour les heures sombres, un carnet de voyage à garder auprès de soi lorsque tout tangue. Au fond, ces neuf chapitres n'ont pas d'autre volonté que de nous rappeler tout ce qui peut donner du sens à nos vies.» Traduite dans quinze pays, Marie Robert offre un nouveau visage à la philosophie. Fondatrice de quatre écoles, créatrice de podcasts, autrice de cinq livres à succès (Kant tu ne sais plus quoi faire..., Le Voyage de Pénélope, Une année de philosophie), elle réveille Instagram tous les matins avec ses pensées.
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Ils sont allongés sur des lits et parlent de l'amour et de la beauté. Leurs discours se succèdent, parfois se répondent, car il y a plusieurs amours et plusieurs manières de désirer le Beau. À ces hommes vivant en un temps et un lieu où l'éducation des garçons est indissociable de la sexualité qui règle les rapports du maître et du disciple, une étrangère, Diotime, oppose un modèle féminin de transmission du savoir. Dans ce célèbre dialogue, Socrate énonce les étapes de l'apprentissage du philosophe capable de se détacher du monde sensible pour devenir l'«amant» par excellence qui guide l'«aimé» dans sa quête du Vrai et du Beau.
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Paru en 1762, le Contrat social, en affirmant le principe de souveraineté du peuple, a constitué un tournant décisif pour la modernité et s'est imposé comme un des textes majeurs de la philosophie politique. Il a aussi acquis le statut de monument, plus célèbre que connu, plus révéré - ou honni - qu'interrogé. Retrouver, dans les formules fameuses et les pages d'anthologie, le mouvement de la réflexion et les questions vives qui nourrissent une oeuvre beaucoup plus problématique qu'affirmative, c'est découvrir une pensée qui se tient au plus près des préoccupations d'aujourd'hui : comment intégrer les intérêts de tous dans la détermination de l'intérêt commun ? Comment lutter contre la pente de tout gouvernement à déposséder les citoyens de leur souveraineté ? Comment former en chacun ce sentiment d'obligation sans lequel le lien social se défait ?
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Après l'éclatante campagne des Provinciales, Pascal aurait eu pour projet de composer une Apologie de la religion chrétienne. À sa mort, ses proches entreprirent de reconstituer cet ouvrage à partir des fragments épars trouvés dans ses papiers:c'est ainsi que naquirent les Pensées.Ni traité de métaphysique, ni autobiographie mystique, ni même seulement apologie de la religion chrétienne, les Pensées décrivent l'homme dans sa grandeur et sa misère, posent les fondements d'une politique et d'une morale, sondent le sens de la vie et exhortent les coeurs à se tourner vers Dieu. Par le style fulgurant de l'auteur, la force de sa réflexion et son ardeur à persuader, elles constituent l'une des oeuvres les plus fascinantes de la littérature française. Ainsi que l'écrivait Chateaubriand, «les sentiments de Pascal sont remarquables surtout par la profondeur de leur tristesse, et par je ne sais quelle immensité:on est suspendu au milieu de ces sentiments comme dans l'infini».
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Essais.Livre I Qu'un tel homme ait écrit, vraiment le plaisir de vivre sur cette terre en a été augmenté... C'est à son côté que j'irais me ranger, s'il fallait réaliser la tâche de s'acclimater sur cette terre.
Nietzsche
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Par-delà le principe de répression : Dix leçons sur l'abolitionnisme pénal
Geoffroy de Lagasnerie
- Flammarion
- Nouvel Avenir
- 8 Janvier 2025
- 9782080460134
«Tout interroger, tout bousculer, tout refonder, et produire, à partir de là, quelque chose comme une désorientation générale de nos sens, une transformation des affects que nous sommes souvent conduits à éprouver lorsque nous sommes victimes ou témoins d'une agression, d'une scène de violence ou d'une injustice : tel serait le projet que j'aimerais accomplir ici. Comme une entreprise de destruction de nos repères culturels et de construction d'une nouvelle morale, qui se situerait au-delà du principe de répression - qui serait débarrassée, enfin, de l'emprise que les notions de crime, de responsabilité, de plainte et de punition exercent sur notre appréhension des actions humaines et de leur régulation. En un sens, je conçois ce livre comme une sorte d'expérimentation radicale, qui testerait la capacité de la réflexion d'être plus forte que les impulsions premières et les impensés sociaux. Sommes-nous capables d'être affectés par un raisonnement au point de remanier complètement nos manières de percevoir et donc aussi de nous comporter individuellement et politiquement ? Et si non, à quoi sert la philosophie ?»
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Athènes, 399 avant notre ère. Socrate, citoyen sans fortune ni pouvoir politique, comparaît devant le Tribunal de la cité. Quels sont les faits reprochés ? On l'accuse de ne pas reconnaître l'existence des dieux traditionnels, d'introduire de nouvelles divinités et de corrompre la jeunesse. Face à ses juges, Socrate assure seul sa défense et met en garde les Athéniens : le philosophe est un bienfait pour la cité et celle-ci se condamne elle-même en mettant à mort son héros. Mais le verdict est sans appel : la condamnation à mort. Élevée au rang de mythe fondateur de la philosophie, l'Apologie de Socrate expose les exigences d'une vie vertueuse telle que la défend Socrate : amour du savoir, souci du vrai, recherche de l'acte et du mot justes. DOSSIER - Le philosophe au banc des accusés - La place du philosophe dans la cité.
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Manifeste de la philosophie cartésienne, le Discours de la méthode (1637) est tout à la fois le récit d'un cheminement intellectuel et l'illustration magistrale d'un projet : fonder l'unité des sciences et constituer une science universelle. Foyer d'une oeuvre foisonnante, le Discours revendique les droits de la raison contre toute tradition et toute autorité. C'est pourquoi il assigne à la philosophie une tâche : s'élever à la certitude.La présente édition, augmentée d'un dossier, entend mettre en évidence le jeu de résonances qui relie le Discours aux autres textes de Descartes. DOSSIER - La méthode et la connaissance - La morale - La métaphysique - La physique - La physiologie - L'homme.
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En 1934, à 25 ans, Simone Weil entre pour un temps indéfini à l'usine afin d'éprouver au plus vif d'elle-même la condition ouvrière. Cette expérience la bouleverse, tant sur le plan intellectuel que sur le plan intime. Après avoir tenu un journal et livré par lettres ses impressions à quelques amies proches, elle n'a de cesse, jusqu'à sa mort en 1943, de témoigner au sujet du travail ouvrier : elle en révèle le caractère inhumain, pense toutes les dimensions de sa nature oppressive et esquisse des formes d'organisation susceptibles de le transformer en un «travail non servile». Ces textes, rassemblés en 1951 par Camus pour former La Condition ouvrière, présentent une unité remarquable. Renvoyant dos à dos les théories du travail capitalistes et celles communistes ou anarchistes, Weil juge possible de dégager une perspective philosophique et politique indiquant comment les travailleurs manuels pourraient «atteindre la joie pure à travers la souffrance». Dossier 1. Aux sources de La Condition ouvrière 2. Le travail, entre nécessité, oppression et liberté 3. Décrire, dénoncer et penser le travail après Simone Weil.
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Ainsi parlait zarathoustra
Friedrich Nietzsche
- Flammarion
- Gf ; Philosophie
- 18 Août 2006
- 9782080713025
Ainsi parlait Zarathoustra
« Cette oeuvre est complètement à part. Ne parlons pas ici des poètes : peut-être n'y a-t-il jamais rien eu qui soit d'une telle surabondance de force. Ma notion du "dionysiaque" s'est faite ici action d'éclat ; comparé à elle, tout autre agir humain apparaît misérable et limité. Qu'un Goethe, qu'un Shakespeare ne sauraient respirer un seul instant dans cette atmosphère de passion et d'altitude, que Dante, auprès de Zarathoustra, ne soit qu'un croyant, et non quelqu'un qui commence par créer la vérité, un esprit qui gouverne le monde, un destin -, que les poètes du Véda soient des prêtres et pas même dignes de dénouer les chaussures de Zarathoustra, voilà qui n'est encore qu'une litote et ne donne aucune idée de la distance, de la solitude azuréenne où vit cette oeuvre » (Nietzsche, Ecce Homo, « Pourquoi j'écris de si bons livres »).
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Interroger le fanatisme de la vérité qui gouverne la philosophie, reconnaître la vie seule pour source de toute valeur, l'indépendance pour la vertu suprême du philosophe, et rechercher une réconciliation inédite de l'art et de la science : tel est pour Nietzsche le sens du gai savoir. Publié en 1882, réédité et augmenté en 1887, cet ouvrage met en oeuvre les principaux thèmes de la pensée de Nietzsche, dont celui de l'éternel retour, qu'il introduit ici pour la première fois. L'auteur y déploie le projet d'une guérison de l'humanité, d'un regain de force et d'amour de la vie : «suprême espérance» qui ne saurait se conquérir que dans la douleur... et dans l'ivresse.Dossier1. La force de vivre : comment surmonter les idéaux maladifs ?2. La philosophie de l'avenir : une thérapeutique culturelle3. Le gai savoir : l'affirmation de la vie- Glossaire des principales notions de la philosophie de Nietzsche
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Discours sur l'origine et les fondements de l'inégalité parmi les hommes
Jean-Jacques Rousseau
- Flammarion
- Gf ; Philosophie
- 31 Décembre 2011
- 9782081275256
Paru en 1755, le Discours sur l'origine et les fondements de l'inégalité parmi les hommes peut être considéré comme la matrice de l'oeuvre morale et politique de Rousseau : il y affirme sa stature de philosophe, l'originalité de sa voix, la force de son «système». Résoudre le problème posé par l'Académie de Dijon - «quelle est la source de l'inégalité parmi les hommes et si elle est autorisée par la loi naturelle ?»-, en d'autres termes expliquer que riches et puissants dominent leurs semblables sur lesquels ils n'ont pas de réelle supériorité, exige aux yeux de Rousseau de poser à nouveaux frais la question «qu'est-ce que l'homme ?». Pour cela, il faut comprendre comment s'est formée sa «nature actuelle», si éloignée de ce que serait son état de nature : «Si je me suis étendu si longtemps sur la supposition de cette condition primitive, c'est qu'ayant d'anciennes erreurs et des préjugés invétérés à détruire, j'ai cru devoir creuser jusqu'à la racine...»
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Les Neuf Vies de Sappho : Le premier écrivain est une écrivaine
Laure de Chantal
- Flammarion
- Champs
- 21 Mai 2025
- 9782080435187
Il y a un «e» à génie, mais combien de fois avez-vous entendu qu'une femme était géniale ? Musicienne et poétesse, éducatrice et activiste politique, sage aussi connue que Socrate chez les Grecs, Sappho (VIIe siècle av. J.-C.) fut la première femme écrivain, voire la première personne à écrire en son nom propre. Mais chaque époque a sa Sappho, qui devient tour à tour sorcière païenne brûlée par les pères de l'Église, militante révolutionnaire égérie des suffragettes et icône LGBT. Toujours trahie, toujours vivante, toujours géniale. En retraçant les fragments des vies de Sappho, miroir tranchant où se reflète l'image des femmes à chaque époque, Laure de Chantal explore la question de la place que les sociétés ont réservé au génie féminin, à commencer par la nôtre. Voici donc Sappho, génie et fantasme, inspiratrice de toutes les femmes qui ont osé faire entendre leur voix.
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L'expérience d'une pensée rigoureuse ne peut se faire par procuration. Il faut se ménager du temps, du loisir et de l'attention pour enfin penser par soi-même, sans maître, sans approximation, sans préjugé, sans précipitation. Ainsi l'expérience de pensée que nous présente Descartes dans les Méditations métaphysiques n'est-elle pas simplement un témoignage exemplaire. Elle décrit et met en scène les exercices de l'esprit nécessaires pour entamer un parcours philosophique. Comme l'écrit Husserl, «ces méditations dessinent le prototype du genre de méditations nécessaires à tout philosophe qui commence son oeuvre, méditations qui seules peuvent donner naissance à une philosophie».
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Comment devenir un philosophe grec : exercices pratiques
Gaëlle Jeanmart, Marc-Antoine Gavray
- Flammarion
- Champs
- 21 Mai 2025
- 9782080462435
Être philosophe, est-ce parler ou agir ? Tenir de beaux discours ou apprendre à vivre ? Pour les Grecs, l'un ne va pas sans l'autre. Stoïciens, épicuriens et sceptiques nous offrent des pistes pour comprendre et affronter nos problèmes quotidiens. Prenant au sérieux la fonction thérapeutique de la philosophie, et à rebours du développement personnel, Marc-Antoine Gavray et Gaëlle Jeanmart en déploient les préceptes dans des exercices tantôt graves, tantôt jubilatoires, et toujours empreints de sagesse. Philosopher, c'est penser et confronter sa pensée à la vie. Car qui veut être heureux doit à la fois définir le bonheur et développer des techniques pour le cultiver. Voici un manuel pratique de réactualisation des doctrines antiques ; à moins qu'il ne s'agisse, tout simplement, de philosophie.
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«La scène est au Pirée. Attablés dans la maison du vieux Céphale, Socrate et quelques amis entreprennent de discuter des récompenses promises au juste dans l'au-delà. Qui peut le mieux cerner l'essence de la justice ? La sagesse traditionnelle, les mythes anciens semblent impuissants et Socrate a vite raison des prétentions du sophiste Thrasymaque.Alors s'amorce avec Glaucon et Adimante, les frères de Platon placés en position d'interlocuteurs philosophes, un long entretien qui, de la justice dans la cité, remonte vers la justice de l'âme. L'histoire d'Athènes traverse sans cesse ce dialogue puissant, où la proposition d'une cité parfaite et de la royauté des philosophes est à la fois la réponse à la tourmente politique de la démocratie grecque et la recherche métaphysique des vertus de l'âme et des objets de la raison.Dans la traduction et le commentaire que je présente ici, j'ai cherché à construire l'équilibre le plus rigoureux possible entre une lecture centrée sur l'histoire et une autre qui prend la métaphysique comme foyer principal. Un des effets de cette perspective est d'éviter une position trop courante aujourd'hui, la dépolitisation de l'oeuvre. L'inquiétude de celui qui aspire à la justice, Platon ne cesse de le rappeler, n'est-elle pas indissociablement éthique et politique ?» Georges Leroux.
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Le ton du Gorgias est particulièrement violent, et pas seulement à l'égard de la rhétorique. Le dialogue formule une critique radicale de la démocratie athénienne, de ses valeurs dominantes et de sa politique de prestige. En effet, Socrate s'en prend à tous les aspects de cette politique, du plus concret au plus idéologique. Mais l'essentiel de la critique vise la condition qui donne à la démocratie athénienne ses principaux caractères. Or cette condition est la même que celle qui assurait l'influence de la rhétorique. Il s'agit de la foule comme sujet dominant de la scène politique. Le gouvernement de la liberté est un gouvernement de la foule, c'est-à-dire de l'illusion, du faux-semblant et de la séduction. La critique de la rhétorique débouche donc directement sur la critique de la démocratie.
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Discours de la servitude volontaire
Etienne de La Boétie
- Flammarion
- Gf ; Philosophie
- 1 Juin 2016
- 9782081375017
Le renom d'Étienne de La Boétie, ami de Montaigne, s'attache à un écrit composé «à l'honneur de la liberté, contre les tyrans». Comment expliquer qu'un peuple entier puisse ployer sous le joug d'un seul homme sans force ni prestige? À cette question, l'auteur répond que la servitude est volontaire; ce sont les peuples qui, en acceptant de se soumettre, contreviennent à ce qu'il y a de plus profond dans la nature humaine:la liberté. Pourtant - et c'est là tout le scandale dénoncé par l'auteur -, rien de plus simple que s'affranchir du tyran. «Soyez résolus de ne servir plus, et vous voilà libres», affirme-t-il. Interrogeant les ressorts secrets de la domination, La Boétie construit une oeuvre majeure pour l'histoire de la pensée politique.
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«Le très pénétrant Machiavel [...], cet homme très sage, dont il est évident qu'il fut pour la liberté, pour la défense de laquelle il a donné les conseils les plus salutaires.» Spinoza (Traité politique, V, 7) Chef-d'oeuvre bref et fulgurant, Le Prince (1532) est devenu d'emblée un livre classique de la réflexion politique. Adversaires et partisans de la doctrine du Florentin n'ont cessé de s'affronter au cours des siècles, au prix parfois de grands malentendus.
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Comment accorder la multitude et sortir de l'état de «guerre de tous contre tous» ? Par quels moyens des individus aux profils et aux désirs variés - pour ne pas dire rivaux - peuvent-ils vivre ensemble et vivre bien ? Au lendemain d'une guerre civile qui a déchiré l'Angleterre, le Léviathan (1651) offre une réponse novatrice et déroutante pour ses contemporains : il revient aux particuliers de conclure un pacte fondateur, qui confère au souverain l'autorité de les représenter absolument et de faire la loi en leur nom.Par la puissance et la cohérence de son raisonnement, le Léviathan a redéfini les droits et les devoirs des souverains et des citoyens. Revenir à lui aujourd'hui, c'est éclairer nos propres conditions de pensée et de pratique politique.Cette édition regroupe les chapitres X à XVI (De l'homme), consacrés à la problématique morale, ainsi que les chapitres XVII, XVIII et XXI (De la République), dédiés au pouvoir politique et à la liberté des sujets.Dossier : Petit précis de philosophie politique : Aristote, Locke, Rousseau, Hannah Arendt, Pierre Clastres, Pierre Manent.